Liliane CHOURAQUI la Juste

 

Liliane Chouraqui se souvient des luttes menées par les téléphonistes de l'interurbain de Marseille en 1953 et en 1968. Des enjeux très actuels.

Liliane CHOURAQUI la Juste, née le 11 décembre 1928 à Toulon (Var) ; employée des PTT ; militante communiste et syndicaliste, membre de la commission administrative de l’UD-CGT des Bouches-du-Rhône.

Liliane CHOURAQUI, née SANDRINI Liliane, est née à Toulon, ses parents étaient des réfugiés politiques antifascistes Italiens. Mais c'est à Marseille qu'elle "embauche" en 1948 comme téléphoniste à l'interurbain. Elle y trouve des conditions de travail « proches de l'esclavage » se souvient-elle. Ce sont ces conditions de travail qui vont susciter la colère des téléphonistes.

En 1953 la lutte s'engage, aidée par la reconstruction de la section CGT, fortement divisée après la scission de 1947. De premiers acquis sont obtenus, mais c'est lors du mouvement de 1968, où tous les personnels se mettent en grève, que les avancées sont les plus importantes, jusqu'à l'obtention de la semaine de...36 heures !

Elle continue de militer aujourd'hui au sein de la section retraitée des télécoms des Bouches du Rhône et signe de nombreux articles du journal des retraités « Parlons-en ! »

Son histoire, son parcours, égrenés dans une langue pleine de soleil, sont riches d'enseignements dans un contexte de graves remises en cause des conditions de travail et de vie.

Le père de Liliane Chouraqui, conseiller municipal socialiste, dut quitter l’Italie et se réfugier en France en 1922 pour échapper aux fascistes. Il trouva à s’embaucher comme ouvrier tourneur ajusteur à Toulon avant de devenir artisan tandis que son épouse effectuait des retouches à domicile. Liliane Chouraqui était l’un des trois enfants du couple. Militant au syndicat CGT du bâtiment, son frère Raoul devint responsable du SPF pour le Var et membre du comité de la fédération communiste de ce département.

Liliane Chouraqui obtint successivement le brevet élémentaire, le brevet d’enseignement supérieur, puis un diplôme de sténodactylo. Ayant réussi le concours d’entrée aux PTT en 1947, elle débuta en juillet 1948 au central téléphonique interurbain de Marseille.

N’acceptant pas les conditions dans lesquelles se déroulait son travail, Liliane Chouraqui commença à militer à la CGT. Elle y devint membre du bureau départemental du syndicat des postes et siégea à la commission administrative de l’UD des Bouches-du-Rhône. En décembre 1950, elle assista pour la première fois à un congrès de la Fédération postale CGT. Toujours membre du bureau départemental du syndicat CGT des PTT en 1952, elle fut en outre chargée, l’année suivante, du travail auprès des employées.

Militant déjà en 1950 au sein du mouvement des Amies de la Paix, Liliane Chouraqui adhéra au PCF le 7 janvier 1951. L’année suivante, elle devint secrétaire de cellule et membre du comité de la section Marseille-Centre et anima les grèves d’août 1953. C’est dans ces circonstances qu’elle rencontra Gabriel Chouraqui* qu’elle allait épouser en décembre de la même année à Toulon.
Sa candidature à l’école nationale d’un mois fut acceptée le 8 octobre 1954 par le secrétariat du PCF. Des raisons personnelles ne lui permirent pas de concrétiser cette proposition. En 1974, elle put par contre bénéficier de cette formation.

Liliane Chouraqui siégea au sein des commissions administratives paritaires nationales entre 1954 et 1958. Bien qu’ayant donné naissance à deux enfants (1960 et 1961), elle conserva des responsabilités syndicales et politiques. En particulier, lors des grèves de 1968, Liliane Chouraqui était membre du bureau départemental de l’union des syndicats des PTT et siégeait dans le comité de la section de Marseille-Centre. En 1972, elle fut promue au comité de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône, instance au sein de laquelle elle siégea jusqu’à la fin de la décennie. Liliane Chouraqui participa encore aux grèves de 1974. Elle prit sa retraite en 1988.

Liliane Chouraqui est membre de l’Association des vétérans du PCF.

SOURCES : Arch. centrales du PCF, décision du secrétariat du 8 octobre 1954. — La Marseillaise : 11 mars 1950, 18 février 1951, 31 mars 1958. — Autobiographie remplie par l’intéressée en 1954. — Déclarations effectuées par l’intéressée lors de sa demande de carte de vétéran. — Renseignements transmis le 10 mars 2003.




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