CODACCIONI Paul, Noël, Pseudonyme dans la Résistance : Hubert KODAK
Dans le dossier de Paul CODACCIONI conservé aux Archives du Ministère des
Armées à Caen (DAVCC) est extraite l’attestation, ci-jointe en page 12, signée
Ferdinand JOURDAN. Au début de l’année 1941 se constitue le réseau « Action
PTT » transformé rapidement en « Etat-Major PTT ». La
direction de ce réseau est composée d’Ernest PROUVOST, Maurice HORVAIS et de
Simone MICHEL-LEVY. Avec eux va se joindre un autre membre important de ce
réseau : Ferdinand JOURDAN.
Employé des PTT comme contrôleur principal, il était affecté au Central télégraphique de la
Grande Poste Colbert à Marseille. Avant la guerre, Paul CODACCIONI militait
à la CGT confédérée. Il avait participé à des arrêts de travail
notamment au télégraphe pour protester contre les décrets lois du ministère
Gaston Doumergue frappant les fonctionnaires.
Au cours d’un
meeting, le 14 avril 1934, contre les sanctions infligées au personnel, il
rédigea une protestation contre la politique gouvernementale.
La guerre
arrive, il s’engage dans la Résistance. Il sera le responsable du service des
liaisons téléphoniques et télégraphiques des Mouvements Unis de la Résistance
(M.U.R.) pour la région Provence. Son pseudonyme est Hubert Kodak. Il
fait partie aussi du N.A.P. (Noyautage des Administrations Publiques).
Il est le
responsable régional du réseau « Action PTT » (qui deviendra
en 1944 « Résistance PTT ». Son rôle fut notamment d’organiser
le réseau régional et extra régional des communications clandestines par fil.
On lui doit aussi d’avoir fourni aux équipes du maquis, les plans de coupure et
de sabotage des lignes téléphoniques allemandes.
Paul CODACCIONI, est arrêté chez lui le 15 juillet 1944. Cette
arrestation intervient suite à des documents du N.A.P. saisis en juillet 1944
par Ernst Dunker, alias Delage, homme clé de la section
SIPO-SD, la Gestapo. Ce sous-officier allemand a eu un rôle particulièrement
actif contre la Résistance Intérieure Française. C’est lui qui va arrêter Paul
CODACCIONI, qui n’avoua rien lors de l’interrogatoire, même pas son pseudonyme.
Emprisonné aux
Baumettes à Marseille, il a été fusillé trois jours après son arrestation
avec vingt-huit autres résistants, après un jugement sommaire sur
place, le 18 juillet, au fond d’un vallon isolé, dans les bois de Signes. Un
monument funéraire a été inauguré le 18 juillet 1946 dans ce lieu désormais
connu comme le « Vallon des fusillés ». Une rue à Marseille,
quartier Saint Lambert à Endoume, porte le nom de Paul CODACCIONI.
SOURCES : Presse locale (Le Petit Provençal, 15 avril 1934 ; Le Provençal, 20 septembre 1944 ; Rouge-Midi, 21 septembre 1944 ; Vérités, novembre 1944). – Madeleine Baudoin, Témoins de la Résistance en R2, thèse d’histoire, Université de Provence
(Aix-Marseille I), 1977. – Robert Mencherini, Résistance et occupation
(1940-1944), tome 3 de Midi rouge, ombres et lumières, Paris, Syllepse, 2011. – Renseignements Guillaume Vieira.
Dossier Ministère des Armées, DAVCC de Caen.
Le Maitron « fusillés, guillotinés, exécutés,
massacrés 1940-1944 ».
« Les Fusillés 1940-1944 » sous la
direction de Claude Pennetier…