Pierre AMBROGIANI facteur à la poste Colbert et peintre phocéen, un parfum d'anis et d'huile chaude flotte autour de ses toiles

 


Pierre AMBROGIANI (1907 – 1985) Autoportrait en facteur


Pierre Ambrogiani naît dans une famille modeste, venue s'installer dans le vieux quartier populaire de Marseille.

Dès 1920, il est d'abord employé à Marseille-Colbert comme porteur de dépêches, puis il est facteur de 1928 à 1950 à la Poste à Marseille.


En 1936, aidé par Louis Aragon et André Malraux, il participe à la création de la première maison de la culture de province avec ses amis les peintres marseillais, Antoine Serra, Louis Toncini, François Diana.


« Personnage très populaire et particulièrement haut en couleur de Marseille », Pierre Ambrogiani est un ami de Marcel Pagnol et de Jean Giono. Son atelier est situé cours d'Estienne d'Orves, auprès du Vieux Port. Il parcourt la campagne avec sa voiture qui lui sert d'atelier, peignant sur le motif. Il s'installe dans un atelier au quai Rive Neuve à Marseille en 1943.

Réputé pour sa palette aux couleurs vives, il peint des paysages du midi, des natures mortes de poisson. Il grave également de nombreuses planches pour illustrer des ouvrages.

En 1962, il décore de fresques et de vitraux l'église de l'Immaculée-Conception de Marseille. La fresque murale du baptistère est ainsi commentée : « D'un graphisme pur et dépouillé, gravé dans le ciment et rehaussé de couleurs très sobres, le peintre a évoqué, en toile de fond, l'homme au travail dans le monde moderne, des champs aux villes et aux usines. Mais, au centre de la fresque, baignant dans l'eau baptismale, le corps tout entier tendu vers la lumière de l'Esprit qui dore son visage et ses bras dressés vers le ciel, cet homme du XXe siècle naît à la vie divine et devient un homme nouveau. ».

On lui doit un timbre-poste, Saint-Paul-de-Vence, en 1961.

Contraint par la maladie et l'infirmité à cesser de peindre en 1973, Pierre Ambrogiani meurt en 1985 et est inhumé au cimetière Saint-Pierre de Marseille. Son corps a été transféré au cimetière de Sault, dans le Vaucluse.

On compte plus de mille cinq cents tableaux, sept sculptures, mille deux cents dessins et aquarelles et trois cents estampes adjugées en ventes publiques.




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